Comment le Multicast ABR aurait pu éviter les gels vidéo lors du streaming en direct du combat Paul/Tyson sur Netflix

Les faits

  • Le 15 novembre, Netflix a diffusé en direct le combat de boxe entre Paul et Tyson.
  • L’événement a attiré plus de 120 millions de spectateurs, avec un pic de 65 millions de flux simultanés, établissant un record d’audience sur Netflix.
  • Cependant, de nombreux utilisateurs ont subi des gels vidéo, des images saccadées et des problèmes de synchronisation audio-vidéo, provoquant une forte frustration.
  • Downdetector a recensé « plus d’un million de signalements dans 50 pays, les États-Unis en tête avec plus de 530 000 rapports, atteignant un pic vers 23h00 (heure de l’Est) juste avant l’événement principal. »
multicast ABR Netflix's Live Streaming of the Paul/Tyson Match

Stratégie de streaming de Netflix

Netflix a construit son propre réseau de diffusion de contenu (CDN) pour se passer des fournisseurs tiers et garder un contrôle total sur la qualité de ses vidéos. Ce CDN repose sur des serveurs de cache déployés dans les infrastructures des opérateurs du monde entier.¹

  • Les caches permettent de stocker localement les vidéos, réduisant ainsi la congestion du réseau en répartissant le trafic sur plusieurs points de présence locaux.
  • Chaque cache diffuse en unicast, c’est-à-dire un flux unique par utilisateur.

Grâce à ces investissements technologiques, Netflix est souvent considéré comme une référence pour la qualité d’expérience sur les contenus à la demande (VOD).

Pourquoi le streaming en direct est-il différent ?

Lors d’événements en direct, la demande simultanée explose : tout le monde se connecte au même moment. Les caches atteignent rapidement leur capacité maximale et ne peuvent plus fournir un flux de qualité.

En direct, les contenus doivent être capturés, encodés, transmis et affichés presque en temps réel. Le moindre retard ou défaut de réseau est visible à l’écran.

Une solution ?

Oui : le multicast. Cette technologie, comparable à la télédiffusion mais sur les réseaux IP, permet d’envoyer un même contenu à un nombre illimité d’utilisateurs sans saturer l’infrastructure réseau.

C’est la méthode utilisée par les opérateurs pour leurs services IPTV (télévision sur Internet) via le format MPEG-2 Transport Stream.

Pourquoi Netflix n’utilise pas le multicast ?

Principalement parce que Netflix et les plateformes OTT (over-the-top) utilisent le format Adaptive Bitrate (ABR) pour diffuser leurs contenus via HTTP, un format non nativement compatible avec le multicast.

De plus, les appareils cibles (smartphones, tablettes, TV connectées) ne prennent pas en charge le multicast, seulement l’unicast.

Enfin, les opérateurs gardent le contrôle de leurs ressources multicast et les ouvrent rarement à des tiers.

Une solution alternative pour Netflix ?

Oui : le Multicast ABR. Cette technologie permet aux opérateurs de diffuser des contenus ABR sur leurs réseaux multicast.

  • Le flux standard unicast est converti en multicast après avoir été encodé et packagé en format adaptatif au niveau de la tête de réseau
  • À la réception dans le foyer, un agent dans la passerelle ou le décodeur convertit le multicast en unicast pour que le contenu soit lu sur n’importe quel appareil de manière totalement transparente pour ce dernier.

Résultat :

  • Un seul flux traverse le réseau, peu importe le nombre de spectateurs.
  • La qualité est meilleure et la latence réduite, car les réseaux gérés des opérateurs sont plus stables.

C’est une solution idéale pour les événements très populaires. Les opérateurs proposant cette technologie peuvent ensuite offrir leur capacité multicast aux plateformes comme Netflix, évitant ainsi les problèmes liés aux pics de trafic.

Où cette technologie est-elle déjà utilisée ?

Le nanoCDN® Multicast ABR de Broadpeak est déployé chez plus de 30 opérateurs dans le monde, desservant 30 millions d’utilisateurs.

  • Par exemple, DAZN l’utilise avec TIM en Italie pour diffuser des matchs de football.
  • Cela a amélioré l’expérience utilisateur en réduisant les erreurs de diffusion de 85-90 % et les taux de rebuffering qui conduisent à des interruptions de service de 75 %.

Le Multicast ABR en expansion

Dans l’univers du streaming, le Multicast ABR (mABR) n’était pas (encore) largement utilisé, mais il a le pouvoir d’éliminer les problèmes de buffering et d’offrir une vidéo fluide et de haute qualité. Le mABR est prêt à monter sur le ring et à gérer des événements de grande envergure – sans avoir besoin de prendre des gants !

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